Le Marais Vernier : un coin de Normandie hors du temps
Niché au nord du plateau du Neubourg, dans ce dernier virage que fait la Seine avant de filer vers l’ouest, le Marais Vernier est un endroit où la nature reprend ses droits. Formé par les Hollandais sous Henri IV (eh oui, ce sont eux qui ont eu l’idée d’assécher ce coin de marécage), ce vaste territoire de 5000 hectares ressemble à un tableau tout droit sorti des polders. Imaginez une plaine marécageuse en forme de fer à cheval, bordée au sud par des collines boisées : un petit coin de paradis pour les amoureux des grands espaces.
Bien que les travaux d’assèchement aient permis de convertir près de la moitié de ces terres en zones agricoles, le Marais Vernier reste avant tout un endroit sauvage. C’est un véritable havre de paix pour la faune, avec ses mares, ses canaux, et cette atmosphère d’univers d’eau qui fait tout son charme.
Des chaumières qui racontent une histoire
Sur plusieurs kilomètres, les chaumières s’alignent fièrement le long de la route, comme si elles surveillaient les vastes étendues du marais. De part et d’autre de ce ruban bordé de grands houx, l’habitat du Marais Vernier est tout sauf tape-à-l’œil : il est traditionnel, modeste, mais avec un charme fou. Les maisons, souvent allongées, sont en grande majorité construites en colombages verticaux, avec une structure assez lâche qui permet d’encercler le torchis, le tout reposant sur un soubassement de silex et de blocs de craie.
Et le toit ? Vous l’avez deviné, c’est un toit de chaume recouvert de roseau, cultivé autrefois dans les vastes roselières de la Grand-Mare. Ce toit à deux versants est la signature même des maisons du marais. Rien d’extravagant, mais chaque chaumière raconte une histoire, celle d’une époque où simplicité et efficacité allaient de pair.
Le verger et le cafoutin : deux indispensables de la petite ferme normande
En flânant dans ces petites fermes typiques du Marais Vernier, on découvre souvent une particularité : le cafoutin. Ce n’est pas une cave comme les autres, mais une cave semi-enterrée où l’on stockait autrefois les pommes. Eh oui, la Normandie ne serait pas la Normandie sans ses vergers, et ici, le verger se trouve juste au-dessus de la maison, comme une petite couronne de verdure.
Cette organisation, en lien direct avec le sol fertile et humide du marais, est typique des fermes du coin. Le cafoutin offrait une température idéale pour conserver les fruits pendant les mois les plus frais.
Conclusion : une Normandie préservée, entre tradition et nature
Le Marais Vernier, c’est un peu comme un voyage dans le temps. Ici, tout semble figé, comme si les chaumières et les vergers veillaient sur ce bout de terre depuis des siècles. Entre ses maisons à colombages, son paysage marécageux et sa nature préservée, ce petit coin de Normandie offre une parenthèse paisible, loin de l’agitation des grandes villes. Un endroit parfait pour ceux qui cherchent à se reconnecter avec la nature, ou tout simplement à admirer le savoir-faire ancestral des bâtisseurs de cette belle région.